LA DOULEUR
Je connais une mère qui pleure
Elle va au cimetière sur une tombe
Une partie d'elle-même est là
Ensevelie sous la terre
Où elle voudrait le rejoindre
Je connais un père qui souffre
Il vit la déchirure de la mort
Certains lui disent que son bébé
son enfant est parti là-bas
Et qu'il ne faut pas verser de larmes
Je connais leur déchirure
Le sentiment d'être amputée
D'être vide au coeur du ventre
Révoltée au fond des tripes
Envie parfois de tout recommencer
Je connais leur cauchemar
L'impression de vivre un rêve
Une illusion terrible de laquelle
Va revenir notre enfant chéri
La mort est définitive dans l'absence
Je connais une mère qui rit
Mais qui s'en veut de pouvoir encore
Produire des sons de joie insolents
Devant le drame quotidien qu'elle vit
Dans ses cellules écartelées
Je connais un père qui travaille
Mais les images de son enfant le hantent
Il s'accroche à la vie comme à la falaise
En demandant aux anges de le tenir
Assez fermement pour ne pas sombrer
Ce que tu m'as donné, mon enfant
C'est la vie qui s'ouvre sur l'inconnu
C'est le don d'être maman à jamais entre Ciel et Terre
C'est ton rire qui résonne toujours en moi
Et tes bras autour de mon cou qui vivent à jamais
Ce que les parents orphelins
Apportent aux autres
C'est la constance intérieure
De ceux qui s'accrochent
Désespérément
Ne leur dites jamais de ne pas pleurer
Personne ne dit à un handicapé qu'il ne l'est pas
Son fauteuil se voit
Pas la tombe de notre enfant
Ni l'urne qui dort dans notre jardin
Ce que toi tu peux faire
C'est nous parler des arbres
De la terre et des roses
Du silence où les mots chantent
De sa vie dans la nôtre.
Respectez tout simplement notre douleur.
Pris sur un blog des mots ont été changés