Bonjour Stéphane, j'écris toujours sur ce blog en m'adressant à toi car tu es toujours vivant dans nos cœurs Je suis tombé sur Michel Sardou à la TV qui parlait de cette chanson "Je vole" qui a été remise au goût du jour par un film qui parle du départ d'un enfant de son foyer pour monter sur Paris vivre son rêve. Je croyais que cette chanson parlait de ça, d'un enfant qui s'envole de ses propres ailes, et elle me faisait penser à toi. Michel Sardou a expliqué qu'en fait, elle parle d'un enfant qui a décidé de partir définitivement, beaucoup de gens comme moi n'avaient pas saisi le sens profond Donc cette chanson me faisait déjà penser à toi mais après avoir écouté Michel Sardou, c'est différent. De joyeuse, elle est devenue triste, cela m'a fait penser à tes parents, au sentiment inéluctable qu'ont ces familles lorsqu'elles savent que leur enfant souffre et que tout peut basculer. Comme d'habitude, je me suis dit "Faut-il écrire à tes parents ce que je ressens ?" et comme d'habitude, je sais qu'ils préfèrent savoir qu'on pense encore à toi, même si c'est pas toujours drôle. J'espère que je ne leur ferai pas de peine, je pense que non Stéphane, nous voilà en 2015 encore un peu plus proche du gouffre. Toi et moi avions connu le 11 septembre, ça nous avait bouleversé, mais chaque jour on peut lire un nouveau drame inhumain, chaque jour on se demande pourquoi le monde tourne à l'envers, pourquoi les gens bons sont-ils les premiers à souffrir. Pour ne pas changer, je n'ai aucune réponse, je me contente de cultiver mon jardin et d'apporter un peu d'amour autour de moi J'ai arrêté de compter depuis quand tu n'es plus là, je te parle comme si tu l'étais encore. On dit toujours que ce sont les meilleurs qui partent les premiers, doit-on être pourri pour rester ? Je plaisante pour me détendre, tu ne voudrais pas que l'on baisse les bras, nous te ferons honneur, mon pote, jusqu'au bout Je passe souvent sur l'autoroute à côté de la sortie qui me mènerait chez tes parents. A chaque fois, malheureusement, ce n'est pas le moment que je m'arrête, c'est soit la rentrée scolaire soit les vacances et je n'ai pas encore trouvé la bonne occasion d'aller saluer ta famille. Je le regrette mais je ne me sens pas coupable car je sais que ce n'est qu'une question de temps, qu'un jour je prendrai enfin cette sortie et serrerai fort ta Maman contre moi. Nous passerons un bon moment à parler de toi, il n'y aura pas de tristesse, nous célébrerons ta mémoire comme tu le mérites. Entretemps, je veux qu'ils sachent que tu vis encore dans mon cœur. Un écureuil qui passe, un titre de Goldmann à la radio, ton catcheur préféré à la TV ou juste une blague qui me fait penser à toi...je ne t'ai pas oublié et tu me donnes parfois de la force quand j'en manque Mon ami, visite tes parents dans leurs rêves, apaise leur peine quand ils souffrent et protège-les du malheur. Ce sont des gens en Or, je n'ai pas les mots pour qualifier leur courage, dis-leur qu'ils ne sont pas seuls, qu'ils ne le seront jamais Je t'embrasse*, mec, je pense à toi Julien *amicalement, ça va sans dire ;-)